Comment fixer les frais de ménage en conciergerie – et qui les paye ?
Fixer les frais de ménage en conciergerie est une étape essentielle pour assurer la rentabilité et la qualité de vos services. Découvrez comment déterminer un tarif juste, à la mission plutôt qu’à l’heure, sans perdre le contrôle de vos charges. Cet article complet explique qui doit payer le ménage — voyageur, propriétaire ou conciergerie — et pourquoi la facturation directe au voyageur reste le modèle le plus transparent. Apprenez aussi à adapter vos prix selon le secteur (ville, mer, montagne), à valoriser le linge, et à construire une politique de facturation durable et cohérente. Que vous réalisiez vous-même les ménages ou que vous travailliez avec des prestataires, chaque minute doit être valorisée pour garantir la réussite de votre activité de conciergerie.

Comment fixer les frais de ménage en conciergerie – et qui les paye ?
Fixer les frais de ménage est l’un des sujets les plus sensibles pour une conciergerie.
C’est à la fois un enjeu économique, un levier d’image et un facteur clé de rentabilité.
Beaucoup de conciergeries débutantes commettent les mêmes erreurs : elles facturent trop bas, oublient de valoriser le temps réel passé, ou reversent une partie des frais aux propriétaires. Ces erreurs conduisent souvent à une perte de rentabilité, voire à une activité difficilement viable.
L’objectif de cet article est de poser les bonnes bases pour fixer vos frais de ménage : comprendre qui doit les payer, comment établir une tarification juste et durable, et éviter les pièges classiques du métier.
Pourquoi les frais de ménage sont un pilier du modèle économique
Le ménage est le cœur de l’expérience locative.
Un logement parfaitement propre, bien présenté et agréable à l’arrivée du voyageur, c’est ce qui conditionne la première impression – et donc la note laissée sur les plateformes comme Airbnb ou Booking.
Mais au-delà de la satisfaction client, les frais de ménage jouent un rôle bien plus large. Ils constituent :
- une source directe de revenus pour la conciergerie ou ses prestataires ;
- un élément de différenciation sur un marché très concurrentiel ;
- un gage de professionnalisme pour les propriétaires.
Un système clair et cohérent autour des frais de ménage contribue à bâtir une relation de confiance avec vos propriétaires, tout en garantissant une expérience constante pour les voyageurs.
C’est un point d’équilibre essentiel : ne pas sous-facturer pour rester rentable, mais ne pas surévaluer pour rester compétitif.
À qui revient le paiement du ménage : voyageur, propriétaire ou conciergerie ?
C’est la première question à trancher avant même de fixer vos tarifs.
La logique la plus saine, la plus transparente et la plus pérenne est la suivante : le voyageur paye les frais de ménage, et la conciergerie les reverse intégralement au prestataire.
Ce modèle présente plusieurs avantages :
- Il évite les conflits d’intérêt entre propriétaires et conciergerie.
- Il garantit une transparence totale sur le coût du service.
- Il permet de sécuriser la marge de gestion sans ponctionner sur le poste ménage.
Ainsi, si un ménage coûte 60 €, le voyageur paye 60 €, et le prestataire perçoit 60 €.
La conciergerie ne prend aucune marge sur cette ligne, ce qui renforce la confiance et simplifie la gestion comptable.
Attention à une erreur fréquente
Certaines conciergeries reversent les frais de ménage aux propriétaires en considérant qu’ils font partie du revenu locatif.
C’est une erreur stratégique. Le ménage est une prestation de service, pas une composante du loyer.
Le reverser, c’est réduire votre capacité à investir dans la qualité et à fidéliser vos prestataires.
Pour qu’un modèle économique soit solide, chaque prestation doit être identifiée, valorisée et rémunérée à son juste niveau.
Facturer à la mission, jamais à l’heure
C’est probablement le point le plus déterminant pour construire un modèle rentable et maîtriser vos coûts.
Un ménage n’est jamais une opération mécanique : chaque intervention est différente, dépendante de la propreté laissée par les voyageurs, de la superficie du logement, et parfois même de la météo ou de la période de l’année.
Un jour, le logement sera impeccable et le ménage prendra à peine une heure.
Le lendemain, vous devrez tout reprendre à zéro pendant quatre heures.
Cette variabilité rend la facturation à l’heure extrêmement risquée.
Pourquoi la facturation horaire pose problème
La facturation à l’heure fait perdre toute visibilité sur vos charges.
Impossible d’anticiper vos coûts, ni d’assurer une marge stable.
C’est aussi une méthode qui génère de la frustration pour le prestataire et parfois des incompréhensions avec les propriétaires.
En facturant à la mission, vous garantissez une logique simple :
Le prix est fixé à l’avance, quel que soit le temps passé, avec un niveau d’exigence constant.
Cela évite les discussions interminables sur la durée du ménage et sécurise vos revenus.
Construire une grille de tarifs par typologie de logement
Pour rester cohérent et transparent, il est essentiel de bâtir une grille tarifaire claire par type de bien.
Cette grille doit refléter à la fois le temps moyen d’intervention, le coût des produits, le déplacement éventuel et le niveau d’exigence de la clientèle.
Voici une base de référence souvent utilisée en conciergerie :
- Studio / T1 : entre 40 et 50 €
- T2 / T3 : entre 60 et 80 €
- T4 et plus : à partir de 90 €, jusqu’à 120 € pour les grandes maisons ou villas
Ces montants incluent le temps global d’intervention, les consommables (produits d’entretien, sacs poubelles, lingettes, etc.) et le déplacement.
Il est important de préciser que ces tarifs peuvent varier selon le secteur géographique : les zones urbaines, les stations balnéaires ou les zones de montagne ont chacune leurs particularités économiques.
Une approche pragmatique : adapter le tarif à la réalité du terrain
Fixer un tarif unique pour tous vos biens serait une erreur.
L’idéal est d’évaluer chaque logement selon trois critères :
- La surface et la configuration : un appartement compact est plus rapide à nettoyer qu’une maison à étages.
- Le niveau de prestation attendu : un bien haut de gamme ou labellisé nécessite un soin supplémentaire.
- La rotation des séjours : un bien loué chaque week-end implique plus de changements et donc une organisation spécifique.
L’objectif est d’atteindre un équilibre entre rentabilité et qualité perçue.
Si le ménage est perçu comme cher, le voyageur le reprochera à la conciergerie.
S’il est sous-évalué, c’est votre structure qui supportera la perte.
Le ménage comme levier de fidélisation
Un ménage bien valorisé ne profite pas seulement à la rentabilité : il devient un argument de fidélisation.
Les voyageurs associent naturellement la propreté à la qualité du séjour, tandis que les propriétaires apprécient le sérieux d’une conciergerie qui valorise cette tâche.
En fixant un tarif juste et transparent, vous instaurez un cadre professionnel et démontrez que chaque euro versé correspond à une valeur réelle.
C’est aussi ce qui permet de rémunérer correctement vos prestataires et de construire une relation durable avec eux.
En résumé
- Ne facturez jamais à l’heure, mais à la mission.
- Mettez en place une grille tarifaire claire et cohérente selon la typologie du logement.
- Ajustez vos prix selon les spécificités locales et le niveau de prestation attendu.
- Faites du ménage un pilier de votre image de marque et non une simple charge d’exploitation.
Cette approche garantit à la fois la stabilité économique de votre conciergerie et la satisfaction des voyageurs.
Ne jamais dépendre uniquement des honoraires de gestion
C’est une erreur que beaucoup de conciergeries découvrent trop tard : vouloir vivre uniquement des honoraires de gestion est extrêmement risqué.
Les honoraires couvrent la coordination, la communication et le suivi administratif, mais ils ne permettent pas toujours d’assurer une marge suffisante pour faire vivre la structure à long terme.
Le ménage, lui, représente souvent une part importante du chiffre d’affaires global.
Le négliger ou le déléguer sans contrôle revient à affaiblir votre modèle économique.
Le ménage, un pilier de la rentabilité
Les honoraires de gestion sont généralement compris entre 15 % et 25 % du chiffre d’affaires locatif.
C’est une base correcte, mais qui ne couvre pas toujours les périodes creuses, les imprévus ou les coûts de fonctionnement (comptabilité, logiciels, assurance, etc.).
Le ménage, au contraire, génère des revenus réguliers et immédiats.
Chaque séjour donne lieu à une prestation concrète, facturée, et valorisée.
C’est ce qui fait de cette activité un socle de trésorerie essentiel pour toute conciergerie.
Dépendre exclusivement des honoraires de gestion, c’est donc s’exposer à :
- une fragilité financière en basse saison ;
- une incapacité à investir dans l’optimisation de vos biens ;
- et une pression constante sur la rentabilité.
Si vous ne pouvez pas encaisser les ménages directement
Certaines conciergeries n’ont pas encore de carte G, indispensable pour encaisser les loyers et prestations au nom des propriétaires.
Dans ce cas, il existe une solution simple : refacturer les ménages aux propriétaires.
Concrètement, le voyageur règle le montant total de la réservation (loyer + ménage) au propriétaire, et la conciergerie émet ensuite une facture du ménage correspondant à chaque séjour.
Le propriétaire se fait rembourser par la conciergerie cette dépense, qui est neutre dans sa comptabilité.
Cela permet de maintenir le principe fondamental : les frais de ménage sont intégralement destinés au prestataire, sans impacter la marge de gestion.
Si vous effectuez le ménage vous-même
Si vous réalisez vous-même les ménages, il est essentiel de vous rémunérer pour ce travail.
Ce n’est pas un simple “coup de main” ou une économie : c’est un service réel, chronophage et à forte valeur ajoutée.
Chaque heure passée à nettoyer, plier le linge ou vérifier un logement est du temps productif.
Ne pas le facturer revient à dévaloriser votre métier.
Vous pouvez alors adopter deux approches :
- Facturation à la mission, selon la typologie du bien (comme détaillé dans la partie précédente).
- Ou, si vous préférez, facturation horaire, avec un tarif minimum de 25 € de l’heure.
Ce tarif doit couvrir vos charges (déplacements, produits, matériel, temps de préparation) et vous assurer une rémunération digne d’un professionnel.
Le bon équilibre à trouver
La clé consiste à distinguer clairement :
- les honoraires de gestion, qui rémunèrent votre rôle de coordination et de suivi ;
- les prestations de ménage, qui financent un service opérationnel, réalisé par vous ou un partenaire.
Chaque euro doit être affecté à la bonne ligne comptable, pour maintenir un modèle lisible, rentable et évolutif.
Un équilibre sain repose sur trois principes :
- Ne jamais reverser la part ménage aux propriétaires.
- Toujours valoriser le temps de travail effectif.
- Assurer la traçabilité de chaque mission (feuille de route, facture, ou validation sur plateforme).
En résumé
- Les honoraires de gestion ne suffisent pas à faire vivre une conciergerie.
- Le ménage représente une source de revenus stable et essentielle.
- Si vous ne pouvez pas encaisser directement, refacturez aux propriétaires.
- Si vous réalisez vous-même les ménages, rémunérez-vous comme un prestataire.
- Et surtout, ne confondez jamais prestation de ménage et revenu locatif.
Ce positionnement clair vous permet de préserver la rentabilité de votre activité, tout en respectant la transparence vis-à-vis des propriétaires et des voyageurs.
Comment adapter vos tarifs selon le secteur et le type de bien
Tous les territoires ne présentent pas les mêmes réalités économiques.
Un ménage en station balnéaire ou à la montagne ne coûte pas le même prix qu’un ménage en zone rurale ou en périphérie d’une grande ville.
Adapter vos tarifs à votre secteur d’activité est donc indispensable pour rester compétitif sans fragiliser vos marges.
Les écarts géographiques à prendre en compte
Le coût de la vie, la disponibilité des prestataires, le niveau de concurrence et la saisonnalité influencent directement vos tarifs.
Voici quelques repères utiles :
- En grande ville : les tarifs sont plus élevés en raison des charges, du coût du stationnement et de la densité des locations. Un T2 se facture rarement en dessous de 70 €.
- En bord de mer : la saisonnalité est forte, avec des pics d’activité estivaux. Les tarifs sont plus variables, mais les volumes compensent la fluctuation.
- À la montagne : les distances et les conditions météo peuvent rallonger les interventions. Un ménage peut coûter 10 à 20 % de plus qu’en plaine.
- En milieu rural ou petites communes touristiques : les tarifs peuvent être légèrement inférieurs, mais les marges restent intéressantes si l’organisation logistique est optimisée.
Adapter vos tarifs, c’est aussi reconnaître la valeur du temps de déplacement et la complexité des interventions.
Le coût horaire ne doit jamais être le même si votre prestataire parcourt 20 kilomètres ou doit gérer une maison de trois niveaux.
Évaluer la typologie du bien
Le type de logement a un impact direct sur la durée et la difficulté du ménage.
C’est pourquoi il faut distinguer les petites typologies, à rotation rapide, et les grandes surfaces, plus exigeantes.
Voici une base cohérente de tarification à la mission :
- Studio / T1 : 40 à 50 €
- T2 / T3 : 60 à 80 €
- T4 et maisons : 90 à 120 €
- Villas haut de gamme ou logements atypiques : 130 € et plus
Ces montants sont indicatifs, mais ils permettent d’établir une structure claire et prévisible.
Vous pouvez ensuite y intégrer des ajustements selon le niveau d’équipement, la fréquence des séjours ou le niveau de prestation attendu (linge fourni, produits haut de gamme, entretien extérieur, etc.).
Intégrer la dimension saisonnière
La saisonnalité influence non seulement la demande, mais aussi la disponibilité des prestataires.
En haute saison, la rareté de la main-d’œuvre et la pression des plannings justifient souvent une légère majoration.
L’idéal est de prévoir une grille saisonnière, avec un tarif "basse saison" et un tarif "haute saison".
Cette distinction vous permet de :
- valoriser le travail des prestataires en période de forte activité,
- équilibrer vos revenus entre les mois creux et les mois pleins,
- et maintenir une cohérence perçue par les voyageurs.
Une hausse de 10 à 15 % en haute saison est généralement bien acceptée, surtout si elle s’accompagne d’un niveau de service constant.
Ne pas négliger les logements haut de gamme
Les biens premium demandent une attention particulière : linge plus épais, surfaces vitrées, décoration fragile, équipements technologiques.
Ils exigent souvent des produits spécifiques et un temps de préparation supérieur.
Dans ces cas, il est préférable d’instaurer une majoration fixe (par exemple +20 €) plutôt que de compter sur un supplément horaire.
Cette approche reste lisible pour le voyageur et reflète la réalité du travail fourni.
Ajuster sans dégrader l’expérience
Adapter vos tarifs n’est pas synonyme d’augmenter sans justification.
L’objectif est de construire une cohérence tarifaire, fondée sur des critères objectifs : localisation, typologie, saison, qualité du service.
Avant toute modification, il est conseillé de :
- comparer les tarifs des conciergeries concurrentes locales,
- analyser vos coûts réels (temps, déplacements, consommables),
- et ajuster progressivement pour éviter les ruptures d’équilibre avec vos partenaires propriétaires.
Une tarification bien calibrée permet de préserver votre rentabilité sans nuire à votre attractivité.
En résumé
- Les tarifs doivent être adaptés au territoire et à la typologie du bien.
- Le coût du déplacement, la saison et la disponibilité des prestataires influencent directement les prix.
- Les logements haut de gamme doivent faire l’objet d’une majoration justifiée.
- La cohérence et la lisibilité de vos tarifs inspirent confiance et professionnalisme.
Adapter vos prix, c’est avant tout respecter votre travail, celui de vos prestataires et l’expérience du voyageur.
Le linge, un sujet à part entière
La question du linge est souvent sous-estimée dans la gestion locative.
Pourtant, elle représente un poste de temps, de logistique et de coût considérable.
Mieux vaut donc définir une politique claire dès le départ, pour éviter toute confusion entre conciergerie, propriétaire et voyageur.
Pourquoi le linge mérite une approche distincte
Contrairement au ménage, le linge n’est pas une prestation systématiquement incluse dans l’expérience locative.
Certaines conciergeries le facturent en supplément, d’autres l’intègrent dans leurs tarifs, et d’autres encore choisissent de le gérer directement.
L’enjeu est de trouver un équilibre entre :
- la simplicité de gestion,
- la qualité du rendu final,
- et la rentabilité de la prestation.
Le linge est un service qui peut devenir chronophage et coûteux : lavage, séchage, pliage, stockage, repassage, livraison…
Chaque étape mobilise du temps, de l’espace et du matériel.
Faut-il facturer le linge aux voyageurs ?
Tout dépend du type de bien et de la taille du logement.
Pour les petites typologies (jusqu’au T3)
Dans le cas des studios, T1, T2 ou petits T3, il est souvent plus simple de ne pas facturer le linge séparément.
Le coût peut être intégré dans le tarif du ménage, à condition que le volume reste raisonnable.
Cela permet de maintenir une offre lisible et compétitive pour le voyageur.
Pour les logements plus grands
Au-delà du T3, le volume de linge à traiter devient significatif : draps, housses, serviettes, torchons, parfois nappes ou plaids.
Dans ce cas, il est recommandé de facturer le linge distinctement, soit au propriétaire, soit au voyageur.
Cette approche présente plusieurs avantages :
- elle rémunère correctement le temps passé à la préparation,
- elle évite les pertes de rentabilité,
- et elle met en évidence la valeur ajoutée du service.
La solution la plus cohérente : facturer au voyageur
Le linge fait partie intégrante de l’expérience de séjour.
Le voyageur s’attend à trouver un lit prêt, des serviettes propres et une odeur de frais.
C’est pourquoi il est logique que cette prestation soit intégrée au prix total du séjour, au même titre que le ménage.
Cette méthode offre une lecture simple et transparente :
Le voyageur paie pour un service complet, le propriétaire perçoit un revenu net, et la conciergerie conserve sa cohérence financière.
Les investissements nécessaires
Si vous gérez plusieurs biens et décidez de prendre en charge le linge vous-même, vous devrez rapidement investir dans :
- une machine à laver professionnelle,
- un sèche-linge à forte capacité,
- un espace de stockage adapté,
- et éventuellement une centrale vapeur pour le repassage.
Ces équipements représentent un coût initial, mais permettent ensuite de gagner en autonomie et en maîtrise des délais.
Ils sont rentables dès lors que vous traitez plusieurs lots par semaine.
Si ces investissements ne sont pas envisageables immédiatement, vous pouvez collaborer avec une blanchisserie locale, souvent plus flexible que les pressings classiques.
Le coût est plus élevé, mais la qualité et la rapidité sont garanties.
Le risque de ne pas valoriser le linge
Ne pas facturer le linge alors qu’il représente plusieurs heures de travail par semaine conduit à une érosion de la rentabilité.
C’est souvent ce qui fragilise les jeunes conciergeries : tout le temps passé à laver, plier et repasser finit par peser lourd, sans contrepartie financière.
Il est donc essentiel de comptabiliser chaque tâche :
- lavage et séchage,
- repassage et pliage,
- déplacement pour livraison ou récupération.
Même si vous décidez de ne pas facturer directement le linge, il doit apparaître dans votre calcul de rentabilité globale.
En résumé
- Le linge est une prestation distincte du ménage, avec ses propres coûts et contraintes.
- Jusqu’au T3, vous pouvez choisir de ne pas le facturer séparément, en l’intégrant dans le ménage.
- Au-delà, il doit être facturé clairement pour préserver vos marges.
- Si vous gérez le linge vous-même, valorisez chaque minute passée et investissez progressivement dans du matériel adapté.
- Une gestion rigoureuse du linge permet de garantir la qualité, d’éviter les pertes de temps et de renforcer votre crédibilité professionnelle.
Construire une politique de facturation cohérente et durable
La tarification du ménage doit s’inscrire dans une stratégie globale.
Elle ne se résume pas à additionner le coût des heures et des produits : elle reflète la structure, la vision et la stabilité économique de votre conciergerie.
Une politique de facturation bien construite repose sur trois piliers : la cohérence, la transparence et la rentabilité.
La cohérence : chaque prestation doit être identifiée et valorisée
Le ménage, le linge, la maintenance, l’accueil ou la gestion doivent être traités comme des postes de revenus distincts.
Cette approche permet d’éviter les confusions entre propriétaire, prestataire et conciergerie.
En segmentant clairement vos services, vous :
- facilitez la lecture des factures pour le propriétaire,
- garantissez une meilleure compréhension du prix final pour le voyageur,
- et consolidez la gestion interne de votre activité.
Un tableau de suivi mensuel ou un document partagé peut servir à visualiser le chiffre d’affaires généré par poste (gestion, ménage, linge, etc.).
Cette méthode permet d’ajuster vos efforts en fonction des marges réelles.
La transparence : une relation claire avec les propriétaires
La transparence est un facteur de fidélisation.
Les propriétaires doivent comprendre comment sont fixés les frais, qui les paie et à quoi ils correspondent.
L’objectif n’est pas de tout détailler à l’euro près, mais de donner un cadre clair :
- le ménage est payé par le voyageur,
- le montant est reversé intégralement au prestataire,
- la conciergerie se rémunère uniquement sur les honoraires de gestion.
Ce schéma renforce la confiance et évite les discussions interminables sur la répartition des revenus.
La rentabilité : assurer un équilibre financier durable
Une politique tarifaire ne peut être viable que si elle permet à la conciergerie de générer un revenu suffisant pour couvrir ses charges fixes et variables.
Cela inclut les abonnements logiciels, l’assurance, la comptabilité, les déplacements et le matériel.
Chaque mission doit donc être facturée à un niveau cohérent avec le marché local et avec vos contraintes opérationnelles.
Le ménage, notamment, doit toujours être considéré comme une activité à part entière et non comme une simple charge à compenser.
Si vous faites appel à des prestataires externes, conservez une marge de sécurité pour absorber les imprévus : remplacement de dernière minute, intervention urgente, ou logement laissé anormalement sale.
Éviter les remises et la sous-évaluation
Il est tentant, surtout au démarrage, de pratiquer des tarifs bas pour attirer de nouveaux propriétaires.
Mais cette stratégie s’avère contre-productive sur le long terme.
Des tarifs trop faibles :
- dévalorisent votre travail,
- compliquent la fidélisation des prestataires,
- et donnent une image peu professionnelle de votre structure.
Il est préférable de justifier vos prix par la qualité de votre service et la constance de votre prestation plutôt que d’entrer dans une guerre tarifaire.
Un client satisfait accepte volontiers un tarif légèrement supérieur s’il se sent en confiance.
Mettre en place des révisions tarifaires régulières
Le marché évolue, les coûts aussi.
Les produits d’entretien, le carburant, les salaires ou le coût de la vie peuvent augmenter significativement en quelques mois.
Il est donc sain d’instaurer une révision annuelle de vos tarifs, communiquée de manière anticipée à vos propriétaires.
Cette révision peut s’appuyer sur :
- l’évolution de l’indice des prix à la consommation (INSEE),
- les hausses des coûts logistiques,
- ou les retours de vos prestataires sur le terrain.
Cette pratique démontre votre sérieux et votre maîtrise de la gestion d’entreprise.
En résumé
- Une politique de facturation doit être claire, équilibrée et structurée.
- Chaque poste (ménage, linge, gestion, maintenance) doit être valorisé individuellement.
- La transparence avec les propriétaires renforce la confiance et la fidélisation.
- La rentabilité repose sur une tarification juste et assumée.
- Une révision annuelle permet d’ajuster sans déstabiliser votre modèle économique.
Construire une politique cohérente, c’est avant tout affirmer que votre temps, votre organisation et votre expertise ont une valeur.
C’est cette rigueur qui permet à une conciergerie de durer.
Conclusion : une question d’équilibre et de professionnalisme
Fixer les frais de ménage en conciergerie n’est pas une simple décision tarifaire : c’est un choix stratégique qui conditionne la rentabilité, la qualité de service et la pérennité de votre modèle.
Le ménage n’est pas un coût à absorber, mais une prestation à valoriser.
C’est elle qui garantit la satisfaction des voyageurs, la fidélisation des propriétaires et la réputation de votre marque.
Une conciergerie performante s’appuie sur quelques principes simples :
- le voyageur paie les frais de ménage,
- le prestataire reçoit l’intégralité de sa rémunération,
- la conciergerie conserve la maîtrise de son modèle économique.
En évitant la facturation à l’heure, en adaptant vos tarifs selon les typologies et en intégrant le linge avec discernement, vous construisez une base solide pour croître durablement.
Cette approche vous permet aussi d’attirer et de fidéliser des prestataires compétents, souvent le maillon le plus précieux de votre réseau.
Le mot du professionnel
Une conciergerie n’est pas un simple intermédiaire : c’est un véritable opérateur de terrain.
Chaque mission, chaque heure de ménage, chaque drap plié participe à l’expérience que vous proposez.
Valoriser ce travail, c’est affirmer votre professionnalisme et donner du sens à votre modèle.
Le succès d’une conciergerie ne réside pas seulement dans le nombre de biens gérés, mais dans sa capacité à équilibrer exigence, transparence et rentabilité.
Fixer correctement les frais de ménage, c’est poser la première pierre d’un projet durable, où chacun — prestataire, propriétaire, et voyageur — trouve sa place et sa satisfaction.
Articles similaires

Qui s’occupe du linge lorsque le bien est géré par une conciergerie ?
Qui s’occupe du linge dans une location saisonnière gérée par une conciergerie ? Découvrez les trois modèles possibles — interne, sur place ou sous-traité — et comment répartir les coûts entre propriétaires et voyageurs tout en garantissant la qualité du service.

Gérer son chauffage en tant que propriétaire Airbnb : techniques, coûts et bonnes pratiques.
Propriétaire Airbnb ? Découvrez comment gérer le chauffage en 2026 : domotique, radiateurs connectés, économies d’énergie et confort voyageurs.

Location saisonnière : 7 avantages clés pour les propriétaires en 2025
En 2025, avec des plateformes comme Airbnb, Booking ou Abritel, la location courte durée est devenue une solution rentable, flexible et accessible. Mais quels sont les véritables avantages de la location saisonnière pour les propriétaires ?
